• MORTAGNE AU NORD

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             MORTAGNE au NORD                        

     

    MORTAGNE AU NORD

     

      1. Histoire

    Mortagne était au Xe siècle une place forte importante de l'Ostrevent. Située au confluent de la Scarpe et de l'Escaut, elle ouvrait la porte du Tournaisis. Roger II de Laon en est investi avec ses frères, mais en 931 Arnoul Ier de Flandre réussit à les déloger de cette place27. Le comte de Flandre y installa alors un châtelain.

    Peu après 1071, Évrard dit Radou, neveu de l'évêque de Noyon Rabod réussit à expulser Hugues, châtelain de Mortagne28.

    Philippe d'Alsace obtint en 1186 que le châtelain Évrard III relevât de lui son château de Mortagne, alors que cette place était située en Hainaut (mais c'était un alleu)29.

    Le châtelain Baudouin, fils d'Évrard III, fit hommage à Philippe Auguste pour le château de Mortagne, mais après la mort de Philippe d'Alsace, le traité de Vernon (1195)[réf. nécessaire] consacra la renonciation du roi à cette place (confirmée en 1200 à Péronne). Dans la suite, le châtelain de Mortagne demeura l'un des plus fidèles vassaux des comtes de Flandre-Hainaut30. Évrard Radou III aida ainsi Ferrand de Portugal à prendre Tournai.

    Lors du « transport de Flandre » (1312), Mortagne passa à la couronne de France31.

    Philippe le Bel prononça en effet l'annexion de Mortagne en 1314, après la mort de la châtelaine Marie, que déjà, en 1297, il avait obligée de relever de lui les droits qu'elle tenait auparavant du

    comte. Robert de Béthune protesta énergiquement et non sans raison contre ce nouvel abus de force

    Pendant les guerres de la Révolution française, Mortagne a été occupée par l'ennemi en 1792 et 1793

    Mortagne a longtemps conservé dans ses archives des documents concernant les communes de Flines-les-Mortagne, Bruille et Château-l'Abbaye, parce qu'avant la Révolution, ces communes faisaient partie des dépendances de Mortagne et y étaient soumises, tant pour les contributions directes, impôts, octrois que pour les procédures de toute nature

    En 1893, la commune de Mortagne devient Mortagne-du-Nord

    Lors des combats de 1918, l’usine métallurgique est détruite. Les incendies et envols de poussières polluent le sol et les environs, c'est une des séquelles de guerre que la commune, située en zone rouge aura à traiter.

    À l'intersection des communes de Mortagne-du-Nord, Château-l'Abbaye et Thun-Saint-Amand, se trouvent les restes d'une friche industriel de 21 hectares qui longe la rive gauche de la Scarpe (rivière ici canalisée, qui se jette dans l'Escaut à quelques centaines plus en aval. Cette zone est horizontale ou en pente douce, et située à 15 m au-dessus du niveau marin. Il s'agit d'un site polluéqui contribue ou a contribué à la pollution de la Scarpe et de l'Escaut (tous deux situés sous le vent dominantde la plus grande partie de cette zone industrielle)

    L'industrie chimique et métallurgique y a été présente durant plus de 60 ans :

    • une fonderie de zinc créée en 1901 en raison de la proximité de la Scarpe canalisée et de la ressource en charbon, mais qui a néanmoins fait faillite en 1903. Elle a ensuite été reprise et agrandie par la Compagnie métallurgique franco-belge de Mortagne (sous contrôle allemand lors de l'occupation liée à la Première Guerre mondiale ; ce zinc a notamment été utilisé pour la fabrication de munitions (alliage cuivre-zinc ou laiton). L'usine a été bombardée et incendiée à la fin de la Première Guerre mondiale.
      Après la guerre, en 1919, la Compagnie royale asturienne des Mines (CRAM) rachète le site et entreprend d'y restaurer et moderniser les installations. Dès 1920, la zinguerie est reconstruite, avec une unité de désulfuration construite à Thun. L'usine de zinc, moins compétitive que celle d'Auby (également propriété de la CRAM) ou celle de Courcelles-lès-Lens (devenu Métaleurop-Nord), fermera en 1963 ;

    • une usine de production d'acide sulfurique (au sud de la friche industrielle), ouverte en 1924 et fermée en 1968) ; le sol a été couvert de remblais et de déchets issus du traitement de la blende pour en extraire le soufre et produire l'acide H2SO4 à partir de gaz sulfureux. Le sol, très contaminé par les sulfures de zinc, le plomb et le cadmium, a été réhabilité en 1989 par les Voies Navigables qui en ont fait un terrain de dépôts de boues de curage44.

    • une fonderie de plomb (dite « usine à plomb ») a fonctionné durant 6 ans, de 1924 à 1930.

    La dernière de ces trois usines a fermé ses portes en 1968, mais toutes ont laissé d'importante séquelles de pollution par les métaux lourds et métalloïdes dans les sols, les sédiments et les écosystèmes locaux et environnants36. Les deux principaux polluants sont le plomb et le cadmium, ici présents en « quantité nettement supérieure aux niveaux du fond pédo-géochimique dans le programme de recherche coordonné par l'Inra »46 mais on trouve aussi du zinc (moy géom = 196 mg/kg de sol sec) et le cuivre (moy géom = 16 mg/kg de sol sec) taux jugés plus acceptables.

    Le site présentait

    • des fours à réduction du zinc avec des batteries de creusets ;

    • des fours pour la cuisson des creusets ;

    • des gazogènes ;

    • des installations de déchargement de charbon ;

    • une laverie et ses batteries de cuves ;

    • la halle des fours et la halle à minerais de l'usine d'acide.

    Sous la friche industrielle se superposent 2 nappes phréatiques39,48 :

    1. la nappe libre des alluvions, baigne aussi les remblais, atteinte environ 2–3 m sous le niveau du sol en période de hautes eaux et environ 6 m en de basses eaux ;

    2. une nappe semi-captive dite nappe des sables d'Ostricourt (à environ -10 m, qui a été contaminée par de l'acide industriel puisque des pH de 4 y ont été relevés. L'existence de "fuites" de la nappe des alluvions, que l'on sait polluée, vers la nappe profonde des sables d'Ostricourt ne fait pas de doute48.

    En 1987, la friche industrielle fait l'objet d'une réhabilitation paysagère sommaire par la commune : les bâtiments abandonnés (sauf les bureaux) sont rasés. Les sols nus gravement pollués sont nivelés et recouverts d'environ 20 cm de terre agricole49 enrichie en calcaire (car les métaux circulent mieux dans les sols acides et moins dans les sols "basiques") végétalismes, spontanément ensuite colonisée par des bouleaux49.

    Le site, actuellement partiellement propriété de Voies navigables de France est couvert d'une couche de déchets atteignant localement 3 m d'épaisseur, constituée de scories, de débris de creuset, de boues de curage, de gravats et de limons à éléments calcaires [22]. En dessous le sol est composé 35,48 :

    - d'une épaisseur de 3 à 5 m d'alluvions fluviatiles d'origine quaternaires (où l'argile prédomine)  ;
    - 3 à 6 m d'épaisseur de sables glauconieux (sables d'Ostricourt, sables du Landénien, Sables Eocène et Tertiaire) ;

    - de marnes blanches puis bleues (Turonien et Sénonien, Crétacé supérieur, Secondaire).

    Près de l'ancien terril de scories métallurgiques et de cendres de l'usine (de l'autre côté de la Scarpe) persiste une pelouse métallicole où presque toutes les plantes sont mortes à cause des teneurs très élevées du sol en zinc, plomb et cadmium (le cadmium est un déchet de fabrication du zinc). Seules quelques espèces (ou sous-espèce) dites "métallophytes" ou métallotolérantes ont survécu. Ce sont essentiellement :

    Il est intéressant de protéger cette pelouse, car outre que ces plantes sont rares dans cette région, elles contribuent efficacement à fixer l'essentiel des polluants dans le sol en empêchant les envols et leur lessivage (la pelouse a néanmoins brûlé une année sèche, et des animaux qui se nourrissent sur le site peuvent être intoxiqués et contribuer à diffuser des métaux aux environs (phénomène dit de

    bioturbation). Ainsi le site, bien que parmi les plus pollués de France, est-il classé ZNIEFF pour son intérêt floristique.

    En 1989, un collège (le collège Fernig) a été construit sur l'ancien crassier. Des analyses faites dans les environs montrent que les métaux lourds n'ont pas contaminé le collège, mais que par contre certains jardins sont assez pollués pour qu'il soit fortement recommandé de ne rien y cultiver de comestible36.

    Dans ce contexte post-industriel, la DDAS a sollicité la Cire pour répondre à la question de la pertinence de la réalisation d'une campagne de mesure de l'imprégnation de la population, campagne qui aurait pu inquiéter cette dernière (« (...) si elle est mal appréhendée, toute campagne de mesure d'imprégnation peut générer inutilement des inquiétudes au sein de la population concernée » précisait l'InVS)36.

        1. Lieux et monuments

    • Église Saint-Nicolas : 1820. Projet de la commune de la construction d'une église. L'église est dynamitée en novembre 1918 par les Allemands. Reconstruction entre 1926 et 1932. Travaux de rénovation entre 2012 et 2015. L'église est rattachée à la Paroisse Sainte Odile du Hainaut. La chaire et les fonts baptismaux sont en grès rouge dur de Saverne. Le mobilier (1931) par Fernand Baud. Les mosaïques des autels sont réalisés par la maison Lamarque (Croix 59). Un tableau classé de Mathias Stomer représentant le repas d'Emmaüs.

    • Musée des sœurs Fernig, qui s'illustrèrent à la bataille de Jemmapes.

    • Musée de la douane de Mortagne-du-Nord

    • Carré militaire français et tombes de la Commonwealth War Graves Commission au cimetière de Mortagne-du-Nord.

    • La cheminée de l'usine de briques réfractaire d'une hauteur 30 mètres.

     

     

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