• DOUAI

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    DOUAI

     

    DOUAI

    Histoire

    Article détaillé : Histoire de Douai.

    Origines de la cité

    Douai est une création médiévale découlant de conditions naturelles singulières mais surtout de sa position de charnière entre le royaume de France et le comté de Flandre. Sur un ilot de la Scarpe, près du gué qui permettait le franchissement, deux noyaux constituèrent les points de développement de la ville24.

    Le Moyen Âge

      

    Folio 36 recto du cartulaire AA 84, contenant les copies de 94 actes accordés à la ville et par la ville, au Moyen Âge et au début de l'époque moderne (archives communales).

    La période médiévale fut pour Douai une période de grande prospérité découlant de ses activités commerciales (la vente des grains) et artisanales (la draperie) mais aussi de l’autonomie octroyée par le Comte de Flandre qui donnait à la ville le pouvoir de se gérer elle-même. La cité comptait à son apogée de 10 à 15 000 habitants.

    Au XIe siècle, une dérivation du cours de la Sensée vers la Scarpe aménagée à Vitry-en-Artois façonne jusqu’à aujourd’hui sa physionomie. Gagnant en débit, il fut dès lors possible d’augmenter son trafic. De fait, située au cœur d’un terroir agricole d’une grande richesse, Douai dispose à partir de 1301, par concession du roi Philippe le Bel, d’un droit d'étape, soit le privilège du commerce des grains dans la région, des lieux de production au sud vers les lieux de consommation au nord. Ce privilège, qui devint avec le temps la principale ressource de la ville, était un droit vital que Douai défendit farouchement jusqu’au XVIIe siècle.

    Moins rémunérateur pour la ville que le commerce des grains, la draperie est toutefois emblématique de l’âge d’or de Douai qui, au XIIIe siècle, avec Bruges, Gand, Ypres et Lille, sera à ce titre comptée parmi les cinq « bonnes villes » de Flandre. Selon Georges Espinas25. Employant de très nombreux artisans, mobilisant de forts capitaux, la draperie douaisienne s’est répandue dans toute l’Europe, parfois très loin, en Russie (marché de Novgorod), sur les confins de la Baltique mais aussi en Italie comme dans la Péninsule Ibérique.

    Autre trait médiéval qui fait la renommée de la ville, les libertés communales sanctionnées par Philippe d'Alsace, comte de 1157 à 1191. « La liberté et la loi de Douai », transformant peut être la coutume en charte, a été accordée par Ferrand du Portugal en 1228. Le pouvoir local dépend à l’origine de seize échevins, tous égaux, cooptés selon un système de désignation à plusieurs degrés. Il ne concerne que les bourgeois. Les manantsNote 6. comme les forainsNote 7 sont exclus du pouvoir par définition.

    L’action scabinale s’exprime d’abord par les bans, très nombreux au XIIIe siècle, régissant, outre les activités artisanales, toute l'édilité de la ville, les fossés et les remparts, l'état des rues et des maisons. Les échevins ont très tôt le souci d’inscrire leur pouvoir dans des actes et lieux symboliques, face au bailli qui incarne une présence comtale toujours concurrente avec le sceau de la ville créé en 1201, la halle - palais municipal surmonté du beffroi au siècle suivant - en 1205, le premier chirographe en 1224, le premier ban en 1229.

    En 1330, Robert de Douai fonde la Confrérie des Clercs parisiens qui fait de Douai une ville littéraire surnommée l'Athènes du Nord26.

    Jusqu’en 1369, Douai comme Arras, est une cité frontalière que se disputent le roi de France et le comte de Flandre. Avant cette date, qui marque jusqu’au XVIIe siècle le retour définitif à la Flandre, la ville change de maître plusieurs fois.

    Une ville impériale au XVIe siècle

    En 1369, Charles V, qui marie son frère Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, à la fille du comte de Flandre Louis de Male redonne à ce dernier la ville de Douai. Passée en effet dans l’orbite d’un duché de Bourgogne de plus en plus puissant, l’enjeu que constitue sa position de ville frontière culmine lors des guerres qui opposent Louis XI à Charles le Téméraire. Le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien d’Autriche fait de Douai une possession des Habsbourg. Elle connaît sous Charles Quint mais surtout Philippe II un dynamisme nouveau comme ville administrative et militaire24.

    La religion, inséparable de Douai, est organisée pour le séculier en six églises paroissiales ainsi que de nombreuses congrégations religieuses dont les refuges installés dans la cité par les monastères du plat pays, toujours soucieux de disposer d’un lieu de sûreté en cas de guerre. Ainsi le « Constantin » des bénédictins de l’abbaye de Marchiennes, devenu Parlement de Flandre. Dans la Contre-Réforme catholique, Douai exprime sa fidélité, comme son orthodoxie, ainsi que le prouvent les fondations de couvents qui apparaissent aux XVIe et XVIIe siècles. Cette « invasion conventuelle »27 s’exprime aussi à travers le soutien apporté au mouvement missionnaire catholique destiné aux États passés au protestantisme, principautés allemandes, Provinces-Unies mais surtout royaume d’Angleterre ainsi la fondation - en 1568 et à l’initiative du cardinal Allen - du collège anglais de Douai où est achevée, en 1609, la traduction anglaise de la Bible, connue sous le nom de « bible de Douai »28. De nombreux missionnaires anglais sont formés a Douai dans ce collège. Beaucoup d'entre eux meurent victimes des persécutions anti-catholiques en Angleterre. 19 d'entre eux ont été canonisés par l’Église Catholique29. Douai est mentionnée beaucoup plus tard dans l'encyclique Aeterni Patris (1879) du pape Léon XIII comme ayant été l'un des grands centres d’études théologiques des siècles précédents.30

    Article détaillé : Universités de Douai.

    En 1562, Philippe II, avec le soutien des papes Paul IV puis Pie IV, fonde l'Université de Douai, implantation inspirée par la réforme tridentine vaste séminaire inculquant aux prêtres une foi aussi solide que prosélyte31. L’universitéNote 8 rassemble dès sa fondation cinq facultés (théologie, droit canon, droit civil, médecine et arts libéraux), huit collèges, quatorze refuges d’abbaye, vingt-deux séminaires32.

    Le rattachement de Douai à la Flandre, qui avait dans une certaine mesure protégé la ville des destructions de la Guerre de Cent Ans, se retourne quand les conflits embrasent l’Europe du Nord à partir de 1618. En 1635, la déclaration de guerre de Richelieu à l’Espagne plonge la région dans la ruine.

    Douai française

      

    Louis XIV devant Douai durant la guerre de dévolution.

    En 1667, le roi de France Louis XIV envahit la Flandre. Douai est assiégée et prise par Vauban. Le traité d'Aix-la-Chapelle (1668) confirme la possession de la France.

      

    Douai, carte d'un ingénieur de Louis XIV.

    Dès lors, Douai va s'intégrer au rideau de défense du royaume. Vauban améliore les fortifications existantes et crée l’infrastructure qui manquait à la place, ainsi des casernes (ancien collège de Marchiennes), un arsenal (ancien prieuré Saint Sulpice) et une fonderie de canons, édifiée à l’emplacement de l’ancien château des comtes de Flandre[réf. nécessaire].

    En avril 1710, lors de la guerre de Succession d'Espagne, les Alliés assiègent Douai mise en défense par Comte d’Albergotti. La résistance, acharnée, dure jusqu’au 26 juin quand, avec les honneurs de la guerre, les troupes royales capitulent33. Après sa victoire à Denain en juillet 1712, le maréchal de Villars reprend la cité le 8 septembre. Cette reconquête, confirmée par la Paix d’Utrecht, ne sera plus menacée avant 1914[réf. nécessaire].

    La ville, ainsi que son plat pays, sortent ravagés d’un conflit de près d’un demi-siècle. Soucieux d’éviter l’anarchie dans la reconstruction qui s’annonce, les échevins édictent le célèbre

    « règlement de 1718 ». Outre l’alignement sur la rue et la limitation des hauteurs, la façade des maisons doit être homogène. Cette reconstruction, qui donne jusqu’à présent au centre de Douai une remarquable unité architecturale, exprime un « goût français » qui s’épanouit tout au long du siècle. La ville reconquise, comme le montre le plan relief de Douai de 1709, était d’une apparence toute flamande. Le « retournement des toitures » - le petit côté n’est plus sur la rue - la fait disparaître en quelques décennies.

    Tirant la leçon des erreurs commises après la conquête de 1667, le roi répond aux aspirations des Douaisiens en installant dans la ville en 1714, le Parlement de Flandre. La Cour est installée, au pied de la Scarpe, au « Grand Constantin », refuge de l’Abbaye de Marchiennes. Avec l’installation du Parlement de Flandre, la ville profite durant le XVIIIe siècle d’une incontestable prospérité à laquelle contribuent deux autres institutions qui façonnent à leur tour et durablement son profil urbain, sinon social : l’université et l'armée. En 1744, les 2 000 étudiants douaisiens se partagent pour les trois quarts dans la faculté des arts et pour l’autre quart en théologie ou en droit34.

    Bastionnée sur tout son pourtour, Douai est dotée de nombreuses casernes, d’arsenaux, d’écoles militaires est une place de première importance. Au début du XVIIIe siècle, près de 5 000 hommes et 1500 chevaux peuvent y loger (sur une population totale estimée à 12 000 habitants).

    La Révolution

    Ville judiciaire, Douai soutient le nouveau cours ainsi le plus célèbre de ses avocats, Merlin dit de Douai35. Les cahiers restent mesurés dans leurs doléances qui se concentrent sur le maintien des libertés provinciales tout en proposant cependant la suppression des abus les plus criants de la féodalité[réf. nécessaire].

    Plusieurs réformes de la Constituante connaissent à Douai des effets majeurs. A la fin 1790, sont supprimées la profession d’avocat ainsi que toutes les juridictions anciennes36. Ensuite, le refus de reconnaitre la constitution civile du clergé pousse certains notables soit au retrait, soit à l’émigration24. La vente des biens nationaux représente à Douai une mutation immense dont les conséquences sur le bâti sont encore perceptibles aujourd’hui. En un instant, le fruit multiséculaire des dons, héritages, achats des ordres religieux se disperse.

    La guerre déclarée par le roi contre l’Autriche en avril 1792 met Douai aux avant-postes du conflit puis de la Terreur. Pour autant, Douai reste très mesurée dans ses manifestations révolutionnaires, sans doute grâce à l'attitude du conventionnel Florent-Guiot qui reste en poste de novembre 1793 à septembre 179437. Beaucoup plus modéré que son voisin d’Arras Le Bon, il frappe les extrémistes ou les contre-révolutionnaires en choisissant plutôt la mise à l’écart que la peine de mort.

    Dans la ville, la tourmente révolutionnaire sera plus courte en durée que la guerre. Pour autant, la victoire de Fleurus le 5 juillet 1794 repousse définitivement la menace étrangère. Placée en retrait de la ligne Lille-Valenciennes, Douai devient une base arrière essentielle dans la défense des frontières. Sous le Directoire puis l'Empire, elle est un important dépôt militaire38.

    La création du département du Nord en novembre 1789 fait de Douai un chef-lieu. Mais en 1803, ce dernier déplacé à Lille, la ville devient sous-préfecture mais reçoit en compensation plusieurs institutions départementales : la cour d’appel, le commandement militaire du Nord39, le lycée impérial en 1802 et enfin en 1808, quand l'enseignement supérieur est réorganisé, une université (facultés des lettres et des sciences).

    Le XIXe siècle

    Après les événements révolutionnaires, Douai, transformée, conserve cependant ses logiques anciennes, notamment une élite catholique et conservatrice, qui accompagne en partie l’industrialisation de la fin du siècle.

    L’université installée sous le Premier Empire ayant été supprimée dès la Restauration, il faudra attendre le Second Empire pour voir réapparaitre les facultés dans la ville. Jules Maurice, maire depuis 1852, sera l’artisan de cette victoire durement acquise en 1854 quand, à cette date, s’installe la faculté des lettres. S’appuyant sur la cour d’appel et l’ensemble des professions qui s’y attachent, la faculté de Droit s'y ajoute en 186524.

    Si la première moitié du XIXe siècle ne connaît aucun aménagement important, la fin de la Monarchie de Juillet, mais surtout le Second Empire, voient toutefois apparaître dans la ville plusieurs travaux de grande ampleur. Ainsi, la construction de la ligne de Paris-Nord en 1846 donne à la gare de Douai une importante fonction d’étape entre Arras et Lille. De même, n’oubliant pas le rôle majeur de la Scarpe dans la vitalité de la cité40, les édiles réalisent à partir de 1893 le canal de dérivation24. Son inauguration, deux ans plus tard, permet d’augmenter le trafic en faisant de Douai le second port fluvial de France après Conflans-Sainte-Honorine.

    Mais c’est surtout, après le déclassement de la place en 1889, le démantèlement des remparts de la ville - débuté en 1891 et clôt en 1902 - qui, libérant l'espace aux boulevards ceinturant la ville, permet l’expansion vers les faubourgs (ainsi Frais-Marais ou Dorignies)24.

    Douai n’est pas, au début du XIXe siècle, une ville qui participe à la révolution industrielle41. L'activité textile reste limitée mais la ville est en revanche très active dans la transformation des produits agricoles, ainsi les tourteaux mais surtout la production sucrière42, dont la puissance ne sera relayée par le charbon qu’au début de la IIIe République.

    De fait, l’industrie charbonnière est relativement tardive à Douai (la compagnie d'Anzin est fondée un siècle plus tôt). En 1854, est ouverte la fosse Gayant à Waziers puis celle de Dorignies en 1858. En 1878, afin d’accompagner ce développement, est fondée l'école des maîtres ouvriers mineurs, future École des Mines de Douai.

    Première Guerre mondiale

    Cité prospère au début de la IIIe République, Douai réussit, sous l’impulsion d’édiles dynamiques, ainsi Jules Maurice, Charles Merlin ou Charles Bertin, à se doter d’infrastructure modernes qui favorisent l’émergence d’activités industrielles. Pour autant, l’antagonisme entre Lille et Douai s’accentue au XIXe siècle. En 1887, le départ brutal des facultés douaisiennes vers le chef-lieu aura dans la ville un retentissement énorme.

    Le début du siècle est pour Douai celui d’un développement économique vigoureux. Soutenues par la commune (cf les cessions de terrains libérés par l’armée), quelques sociétés importantes alimentent cette croissance, ainsi les usines Cail (locomotives) ou Breguet (aéroplanes). Mais ce sont surtout les Forges de Douai (futur Groupe Arbel créé par la famille du même nom) qui dynamisent l’économie locale43.

    Après une courte phase de conflit, Douai tombe dans les mains allemandes dès octobre 1914. Elle le restera tout au long de la guerre. Pour l’armée impériale, placée à proximité du front (une dizaine de kilomètres), la ville est un dépôt pour les troupes qui montent en ligne ou en reviennent. La

    réquisition, sinon l’arbitraire, sont la règle pour tous les Douaisiens soumis à l’autorité tatillonne de la « Kommandantur » de la place. Outre la difficulté du ravitaillement, les Allemands n’hésiteront pas à déporter des personnalités au Brunswick (Holzminden) ou en Lituanie où certaines mourront44.

    En octobre 1918, pressés par l’offensive alliée, les troupes allemandes quittent Douai sachant que le mois précédent, toute la population avait été évacuée vers la Belgique afin de laisser les coudées franches aux armées en guerre. Durant cette période, la ville désertée connaît un pillage effréné. C’est une ville détruite à 10% (concentrés dans le centre, ainsi la place d’Armes) qu’investissent les troupes britanniques en octobre 1918.

    La rue de Paris vers 1918, incendiée par l'armée allemande.

    Destruction d'une des écoles chrétiennes de Douai, 2 octobre 1917 (8 morts), photo de propagande accusant les Alliés d'être responsables de ces morts.

    Place d'Armes (photo d'archive allemande).

    Dès l’armistice, la reconstruction de Douai est lancée. Les usines sont relevées, les maisons reconstruites, à travers un plan d’urbanisation de la municipalité qui reste modeste24. Hors le quartier de la gare (place Carnot) totalement remanié et le remplacement ici ou là du style douaisien par des façades « art déco », la physionomie de la ville change peu. Les mines retrouvent leur

    résultat d’avant-guerre en 1925 tandis que les grandes entreprises, reconstruites à neuf (Breguet et Arbel) connaissent une forte croissance[réf. nécessaire].

    Seconde Guerre mondiale

    Article détaillé : grève des mineurs du Nord-Pas-de-Calais (1941).

    L’offensive de la Wehrmacht, en mai 1940, met Douai au cœur des combats. La ville est quasi désertée quand l’ennemi en prend possession le 27 mai24. Dès lors, Douai est nouvelle fois occupée avec deux différences notables avec la Grande Guerre : si le ravitaillement est moins difficile car il n’y a pas, comme en 1914, de front militaire à proximité, il existe, au-delà de l'occupation militaire, une volonté d’imposer à la population l’idéologie nazie45.

    Au début de la Seconde Guerre mondiale, la ville, un des centres du bassin minier, est au coeur du premier des actes de résistance collective à l'occupation nazie en France, et le plus massif en nombre, la grève patriotique des cent mille mineurs du Nord-Pas-de-Calais de mai-juin 1941, qui prive les Allemands de 93.000 tonnes de charbon46 pendant près de 2 semaines, déclenchant 400 arrestations, des exécutions et la déportation de 270 personnes47. Dans les environs de Douai, trois maires et plusieurs conseillers municipaux sont condamnés à trois jours de prison pour avoir fait preuve de négligence dans la pose des affiches imprimées par les Allemands dans le but d'intimider les grévistes46 dans les villes de Lewarde, Lallaing, Villers-Campeau, Frais-marais et Dorignies 46.

    Pendant la guerre, est installée à Douai une cour de justice spéciale pour juger les crimes dits « terroristes », elle tient sa première séance le 11 septembre 194148. Enfin , un mois avant la Libération, le 11 août 1944, un bombardement allié s’abat encore une fois sur le quartier de la gare. Outre d'importantes destructions, on compte dans la ville près de 300 morts

    La capitale des charbonnages

    Avec la Libération, une nouvelle reconstruction après un conflit relève les ruines de la ville. Elle sera plus lourde, avec l’intervention active de l’État par le biais du ministère de la Reconstruction (MRU). Alexandre Miniac, architecte et urbaniste, définit le plan d'aménagement qui remodèle certains quartiers de la ville.

    L'Assemblée nationale issue de la Libération, suivant le vœu du CNR, vote en avril 1946 la nationalisation des compagnies (soit pour le Douaisis les mines d'Aniche, de l'Escarpelle, de Flines, de Courcelles et d’Azincourt), tandis que le siège des Houillères du bassin de Nord-Pas-de-Calais s’installe dans l’ancien Hôtel d’Aoust.

    La fin de l'exploitation du charbon dans la région en 1990 a rudement affecté la ville de Douai. Elle a néanmoins su se reconvertir, en accueillant de nouvelles activités (voir ci-dessous section Économie) et en misant sur la culture et la mise en valeur de son riche patrimoine (voir ci-dessous Section Culture et patrimoine).

    Le 4 février 1957, la ville a été le théâtre d'un fait divers peu banal : un cercueil vide est enterré : le corps du bébé mort a été oublié dans la maison familiale49!

    Lieux et monuments

    Article détaillé : Liste des monuments historiques de Douai.

    Douai conserve des vestiges de son passé militaire, par ses fortifications (porte de Valenciennes, porte d'Arras, tour des Dames), mais aussi son arsenal, sa fonderie de canons, ses casernes.

    Le beffroi de Douai a été représenté par Jean-Baptiste-Camille Corot en 1871 dans un tableau qui se trouve actuellement au Musée du Louvre (Voir liste des tableaux de Camille Corot). Victor Hugo a décrit le beffroi, l'a admiré et l'a dessiné.

    • Les fortifications :
      L'état général est à découvrir sur le plan relief du XVIIe exposé au musée de la Chartreuse. Seuls quelques vestiges ont échappé au démantèlement des remparts de la ville décidé en 1891.
      La Porte de Valenciennes, autrefois appelée porte Notre-Dame, a été construite en 1453 en grès. Comme le Palais de Justice, la porte de Valenciennes s'inscrit dans le style gothique pour l'une de ses faces et dans le style classique (XVIe siècle) pour l'autre, très courant à l'époque.
      La Porte d'Arras, généralement datée du début du XIVe siècle, est constituée d'un châtelet à deux tours rondes en grès flanquant le passage d'entrée.

    La Tour des Dames est une tour ronde faisant partie de l'enceinte XIIIe. Elle date de 1425 et est bâtie en grès. Elle se trouve dans un parc du même nom agrémenté d'un plan d'eau.
    Les ouvrages disparus sont les suivants : la porte Saint-Eloy (ou de Paris), la porte d'Esquerchin (ou porte de Béthune), la porte d'Ocre (ou d'Ocq), la porte de Lille (ou porte Morel), l'ouvrage d'entrée et celui de la sortie des eaux de la Scarpe.

    • Collégiale Saint-Amé

    Article détaillé : Collégiale Saint-Amé.

    • Couvent des Franciscains :
      Lors du creusement d'une tranchée (décaissement de 60 cm) le jeudi 1er mars 2007, un squelette a été mis au jour Place du Général de Gaulle. Cette découverte corrobore des plans conservées aux archives et les fondations retrouvées du couvent des Franciscains Ordre des frères mineurs détruit à la Révolution. Des centaines d'autres squelettes reposent sous le couvent. Pour ne pas bloquer les travaux du tramway l'ensemble est protégé par un revêtement textile particulier afin de laisser ces vestiges aux générations futures d'archéologues.

    • Abbaye des Prés de Douai

    Article détaillé : Abbaye des Prés de Douai.

    • Maison Notre-Dame de Douai

    Article détaillé : Maison Notre-Dame de Douai.

    • Prieuré Saint-Grégoire de Douai

    Article détaillé : Prieuré Saint-Grégoire de Douai.

    • Palais de Justice :
      Construit à l'emplacement du refuge de l'abbaye de Marchiennes (appelée aussi Grand Constantin) dont il occupe encore certains bâtiments, le palais de justice abrite la cour d'appel de Douai, la cour d'assises du Nord ainsi que le tribunal de grande instance. Refuge de l'abbaye de Marchiennes et, par la suite, siège du Parlement de Flandres (1714), le monument a subi de nombreux remaniements de 1715 à 1790. La façade donnant sur la Scarpe est un héritage de l'art gothique où l'on peut encore admirer les ogives. La cour intérieure date du XVIIIe siècle (néo-classicisme).
      Le principal témoignage de la naissance de la ville judiciaire est la Grand'Chambre aménagée à partir de 1762.

    Article détaillé : Palais de justice de Douai.

    • Hôtel d'Aoust :
      Situé 50, rue de la Comédie, derrière sa façade de style Louis XV siège depuis 1999 la cour administrative d'appel.

    La façade sur cour est ornée de statues allégoriques évoquant les quatre saisons75.

    • Hôtels particuliers :

      • L'Hôtel du Dauphin : situé sur la place d'Armes, il est maintenant le siège de l'office de tourisme de Douai, construit en 1754 par l'architecte M. de Montalay76.

      • L'Hôtel Romagnant : situé en face de la Fonderie de canons (Douai), il fut la résidence de Jean-Baltazar Keller, commissaire ordinaire des fontes de l’artillerie de France, qui, nommé par Louvois, choisit le site et créa la fonderie de canon de Douai. Il y vécut du 10 mars 1679 à 1702.
        L'hôtel doit son nom à un précédent propriétaire, François de Romaignant, autour de 156877,78.

      • L'Hôtel de la Tramerie : daté de 1649 au 20, rue des Foulons ancien hôtel de Goy, des seigneurs d'Auby puis de la Tramerie, des seigneurs du Forest et d'Auby79,80.

    • Fonderie de canons

    Article détaillé : Fonderie de canons (Douai).

    • Champ d'aviation de la Brayelle

    Article détaillé : Champ d'aviation de la Brayelle.

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    Douaisis : 5 choses que vous ne saviez pas sur l’histoire de la Scarpe

    1 La rivière Scarpe est artificielle

    Avant le 10e siècle, la Scarpe n’existait pas. Il y a plus de 1 000 ans coulaient deux rivières, le Scarbus et la Satis, que le comte de Flandres décide de rassembler vers 980. Ces cours d’eau étaient déjà empruntés par des barques, mais là le trafic s’intensifie et favorise le commerce. En fait, la Scarpe a été créée de toutes pièces pour le transport (de grains, de tourbe, de bois), pour alimenter les moulins (il y en a eu jusque 16 à Douai intra-muros), et remplir les fossés des villes fortifiées.

    2 Douai est née de la rivière

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    La Scarpe était navigable à partir du Douaisis : on y embarquait les marchandises pour approvisionner les grandes villes de Flandres. À cette époque, Douai n’existait pas encore, mais Lambres-lez-Douai, si ! C’était un point d’étape : il y avait un débarcadère, une sorte de port, et un marché où l’on prélevait des taxes pour enrichir la ville. Mais un jour, un seigneur, le comte d’Ostrevent, décide d’arrêter les bateaux avant le port et de détourner les marchandises : un vrai détournement fiscal ! C’est l’histoire de Douai qui se lance : on y construit une vieille tour, un port, et des maisons (près de l’actuel palais de justice, vers le Turbotin).

    3 On relie Douai à Arras

    La Scarpe étant navigable à partir de Douai, les gens d’Arras devaient amener leurs marchandises par la route ! Ils demandent donc de construire un canal d’Arras à Douai : en 1590, le roi d’Espagne donne son accord. Ce canal sera navigable à la fin du 17e siècle. Les Douaisiens ont peur de perdre leur droit d’étape et négocient âprement. Il faut dire que la traversée de la Scarpe était périlleuse à l’époque : il y avait des obstacles à franchir (trois trappes et deux écluses), des ponts, et la rivière était étroite et sinueuse.

    4 On apprivoise le cours d’eau dans Douai

    Au 19e siècle, on aménage les quais de la Scarpe à Douai pour le halage des bateaux : on redresse le cours d’eau, on rend la rivière moins sinueuse en l’élargissant à 12 mètres de large, on approfondit son lit, on crée des ponts levis, levant ou tournant pour faciliter le passage des bateaux. A la fin du 19e siècle, 20 000 bateaux y passent par an, et on transporte un tiers du charbon par bateau. La Scarpe fait le bonheur des tanneurs, des teinturiers, des foulons, des brasseurs et des meuniers.

    5 Le canal est creusé

    En 1891, on décide de creuser un canal de dérivation pour contourner la ville de Douai et gagner du temps. Le port de Dorignies et le rivage Gayant sont nés de cette décision. Le canal est ouvert en 1895, il fait 40 mètres de large, permet de faire passer de plus gros tonnages et relie le canal de la Sensée au canal de la Haute-Deûle vers la métropole lilloise. Du coup, en 1926, la rivière est interdite à la navigation : seules les barques de l’office de t

    1970, la rivière a même failli disparaitre ! Un projet visait à la transformer en route. Il échoue à deux voix près.

     

     

    DOUAI ET ARTHUR RIMBAUD… L’ÉCHAPPÉE

    10 Nov 2022 Isabelle Duvivier

    Visionnaire et sale gosse, fascinant et déroutant, attachant et insolent, à la poursuite de la gloire, d’un ailleurs, d’un autre, d’un repas… Arthur Rimbaud, ce voleur de feu, est un gamin aux fulgurances déconcertantes et magnifiques, mais avec une âme aimantée à l’enfer. Ses poésies, ses fugues, son compagnonnage amoureux avec Verlaine, ses exils toujours plus lointains, son renoncement à écrire à peine vingt ans passés, jusqu’aux armes et aux camelotes échangées sur les pistes d’Harar … Tout semble une course folle pour fuir une souffrance abyssale. Lorsqu’il meurt à Marseille à 37 ans, il a déjà épuisé cent vies, mais en a-t-il aimé une seule ?

    De Charleville au désert d’Éthiopie, l’homme aux semelles de vent comme l’écrit Verlaine a pris tous les chemins possibles de la liberté dont un qui le mènera deux fois à Douai… Douai où commence, peut-être, vraiment l’histoire.

    Pourquoi Arthur Rimbaud vient-il à Douai ?

       Georges Izambard fut son professeur au collège de Charleville.

    Sa première fugue pour Paris, le 29 août 1870, finit à la prison Mazas. Il n’a pas pu payer la totalité du billet du train. Le jeune adolescent demande de l’aide à Georges Izambard, son professeur de rhétorique au collège de Charleville, devenu un confident et un ami. Ce dernier envoie de l’argent et se porte garant du jeune Rimbaud. Libéré et escorté au train, il prend la direction de Douai où Georges Izambard est en congé d’été dans la maison familiale de ses tantes Gindre. Ses tantes « d’adoption ». C’est là, à l’actuel 309 de la rue de l’Abbaye des Près, qu’il résidera durant ses deux séjours et fêtera son 16e anniversaire, le 20 octobre 1870.

    Sa mère, la «bouche d’ombre», comme il l’appelle, ne voit pas les choses comme cela. Elle insiste pour qu’Arthur revienne immédiatement. Georges Izambard prend la décision de le raccompagner lui-même en train à Charleville, trois semaines après son arrivée. Peine perdue. Il fugue à nouveau. Il cherche à rejoindre son professeur à Bruxelles où il sait qu’il doit se rendre chez un ami, Paul Durand. Izambard n’est pas là, mais le jeune Arthur, débrouillard, se fait nourrir, loger et habiller de pied en cap avant de repartir pour Douai où il débarque en octobre, à la surprise de tous. Le gamin « poudreux, boueux, faux-col sale, cravate en tordion » est métamorphosé. Le voilà « en faux-col à la mode, à coins cassés, plastronné d’une cravate en soie mordorée, d’un effet aveuglant ; un vrai dandy »

    Mais, une fois encore, Madame Rimbaud intervient et le fait rapatrier par les gendarmes, cette fois. Il n’aura donc passé que six semaines à Douai… Mais ses deux séjours vont avoir beaucoup plus d’importance qu’il n’y paraît.

    Les cahiers de Douai, le trésor incroyable de Demeny

      

    « Il était grand, bien bâti, presque athlétique, au visage parfaitement ovale d’ange en exil, avec des cheveux châtain clair mal en ordre et des yeux d’un bleu pâle inquiétant » Paul Verlaine

    Douai est un point de bascule. L’adolescent ne s’est pas seulement échappé de Charleville et de sa mère, il s’est échappé de l’enfance. Le jeune garçon apprend la débrouillardise, la désobéissance, la dureté de l’errance. La liberté aussi. Il veut tout et prend tout : être au chaud, dorloté. Être quelques jours garde national volontaire sur les remparts. Se promener « canne au vent » dans la vallée de la Sensée. Même être chroniqueur, un soir, pour une gazette locale. Il veut surtout être reconnu et publié. Et il pense qu’un homme, ici, va l’aider : Paul Demeny, ami de Georges Izambard, qui réside aussi à Douai. Il est co-directeur de la Librairie artistique à Paris et auteur d’un recueil qu’il vient de publier.

    Rimbaud lui remettra en tout 22 poèmes, consignés lors de ces deux séjours, les fameux cahiers de Douai. Il les dépose chez lui, au 171 rue Jean de Bologne, juste avant son départ. Parmi ces feuillets figurent les emblématiques Dormeur du Val et Ma Bohème. Paul Demeny ne les détruira pas comme lui demande Rimbaud, un an plus tard… Mais il les laissera, longtemps, au fond d’un tiroir.

    C’est à regret que Rimbaud quitte une dernière fois Douai laissant quelques vers griffonnés sur le seuil de la porte de la maison de la rue de l’Abbaye des Près… Quelques mots effacés, un jour, par des peintres et qu’on ne retrouvera jamais.

    Douai… Dans les yeux d’Arthur Rimbaud

    Douai, à l’automne 1870, est toujours une ville entourée de ses remparts. Une ville vivante, cossue, agréable à vivre qui a gardé des accents flamands. Et, même si la fosse Gayant est ouverte dès 1854, l’industrialisation minière n’a pas encore profondément modifié le paysage urbain.

    l découvre une cité traversée par la Scarpe, sillonnée de bateaux, de canaux et faite de « petites Venises » comme le décrit Henri Taisnes. Les maisons ont des escaliers qui descendent jusqu’à l’eau, telles qu’on peut encore les voir à l’arrière de la jolie place du marché aux Poissons. Oui, Arthur Rimbaud a eu tout le temps d’explorer les ruelles médiévales : celle de l’Enfer, des Minimes ou des Juifs que vous pouvez prendre à votre tour lors des visites organisées. Il a sans doute arpenté les rues anciennes comme celle du Pont à l’Herbe et son pittoresque passage Leborgne. Il a flâné le long des quais joliment fleuris aujourd’hui : quai du Petit Bail, quai des Augustins, quai Saint-Maurand, quai Desbordes…

    Ils nous donnent envie de nous accouder à notre tour pour imaginer… Imaginer ce jeune adolescent qui, à quelques rues de là, à quelques rues seulement, nous laisse ces mots qui résonnent de notre enfance… « Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ; mon paletot aussi devenait idéal ».

     

     

    ourisme y circulent encore l’été. En

     

     

     

     

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